Les c[itoye]ns Borda et Levêque font le rapport suivant sur le mémoire et la carte trigonométrique présentés par le c[itoye]n Maigon, lieutenant de vaisseau : […] Quoique la vraie théorie lunaire ait pris naissance en Angleterre, qu'elle y ait fait des progrès importants par les travaux de Bradley, de Simpson et quelques autres, quoique cette nation ait fourni les observations qui ont servi de base aux tables, cependant, depuis cette époque, la théorie y a fait bien peu de progrès. L'analyse moderne y a été peu cultivée, et à cet égard les Allemands, et surtout les Français ont laissé les Anglais bien loin d'eux. Clairaut d'Alembert, Euler, Mayer sont ceux qui se sont d'abord et principalement distingués dans cette savante carrière. Mais nous devons dire que si les trois premiers ont montré des connaissances plus profondes dans la partie mathématique de ce problème célèbre, Mayer a été beaucoup plus heureux qu'eux dans l'ordre et la disposition des tables. Il a rendu les calculs beaucoup plus aisés et beaucoup plus prompts. Les tables de Mayer ont été successivement améliorées par lui-même, par M. Gael Morris, puis par M. Charles Masson, sous la direction du docteur Maskelyne : ce sont ces dernières qui servent aux calculs de tous les astronomes ; il est réservé à la France de porter la théorie lunaire au plus haut degré de perfection. Nous ne tarderons pas sans doute à avoir des tables encore plus exactes. : on doit les attendre des nouvelles découvertes du c[itoye]n Laplace et du prix que la classe a proposé pour l'an VII (PV 11 vendémiaire an VII) (Mascart 00, p. 736).
Abréviation
PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Courcelle (Olivier), « [2 octobre 1798] », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/nco2octobre1798cf.html [Notice publiée le 24 avril 2013].