Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


27 mars 1761 (2) : Les sœurs Planström : déposition Rémoville :
[En marge : 3e [témoin], r[écolé], c[onfronté] a la d[am]e de Pelletot seule. Ne fait charge contre le s[ieu]r de Bragelogne]

S[ieur] Joseph Removille, agé de vingt huit ans, bourgeois de Paris, y demeurant rue de Montorgueuil, p[aroi]sse S[ain]t Eustache [...] depose [...] qu'il a connu la dame de Pelletot lorsqu'elle demeuroit rue de la Comedie Francoise aiant eû occasion d'aller assez souvent chez elle lui reporter des memoires et des placets qu'elle le chargeoit de lui ecrire ; qu'il a quelquefois vû un m[onsieu]r assé grand de taille qui sortoit de sa chambre en redingotte d'assez grand matin, que lad[ite] dame de Pelletot ne faisoit aucune difficulté de faire sa toilette en presence du deposant, ne se contenant en aucune façon en sa presence, convenant qu'elle estoit née avec du temperamment, qu'elle ne pouvait se passer d'homme, luy montrant meme ses cuisses et lui disant qu'elle avoit au dessus au fort beau jardin, en sorte que si le deposant n'eut pas eté contenû par le respect que la qualité de lad[ite] dame de Pelletot luy inspiroit, il auroit été dans le cas de s'amuser avec elle par les facilitez qu'elle lui en presentoit ; qu'elle lui a dit plusieurs fois dans les conversations qu'ils ont eu[e]s ensemble qu'elle avoit un mary avec lequel elle seroit bien fachée de vivre, convenant qu'elle aimoit trop sa liberté pour s'enfermer dans un couvent et pour se retirer en province, et lui disant qu'elle feroit comme bien des femmes qui vont dans les promenades publiques racrocher des hommes pour s'amuser avec eux, elle a avouë au deposant qu'elle n'avoit point apporté de biens a son mary, qu'elle tenoit sa fortune de lui et qu'il ne l'avoit epousé que d'apres les avantages considerables qui lui avoient été promis pour l'avancer lui et ses enfants et qui ne lui ont pas été tenus, avouant aussy que son mary avoit eu de fort bonnes façons pour elle et qu'il lui païoit fort exactement sa pension, mais qu'elle n'etoit pas suffisante pour elle ; en d'autres occasions, le deposant l'a entendu parler de son mary avec tout le mepris possible, disant que c'etoit lui qui etait la cause de la mort d'un de ses fils par ses brutalités et mauvaises manieres pour lui, qu'elle seroit fort heureuse d'en être debarassée, et que quand elle aprendroit sa mort, elle feroit tuer un bœuf gras qui auroit des cornes aussy longues que de sa maison a la porte Saint Denis, lui disant quelle avoit ete exposée d'etre egorgée par lui dans le tems qu'ils vivoient ensemble, qu'il la prenoit par les cheveux, la terrassoit et la maltraitoit [...] [N'a requis salaire] (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 1).
L'information se poursuit avec la déposition de Jacques Fauvin (cf. 27 mars 1761 (3)).

Le 17 octobre, lors du récolement, Joseph Rémoville ne modifiera rien de sa déposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20).

Le même jour, lors de la confrontation avec la demoiselle de Planström :
L'accusée a dit pour reproches que le temoin luy a fait des menaces lors d'une altercation qu'elle a eu avec luy au sujet du paiement de quelque placet qu'il avoit fait pour elle, et n'a proposé d'autres reproches.
Le temoin dit qu'il convient d'avoir eu altercation avec l'accusée a ce sujet, mais qu'il ne luy a jamais fait aucune menace.
[Lecture déposition et récolement]
L'accusée a denié la deposition du temoin comme fausse et abominable et de la noirceur la plus affreuse (AN, Y 10237, dossier Planstrom, pièce 21).

Le témoin n'est pas confronté au comte de Bragelongne (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22).

Il est également évoqué dans le factum de la demoiselle de Planström (cf. [Décembre] 1762 (1)).
Abréviation
  • AN : Archives nationales.
Courcelle (Olivier), « 27 mars 1761 (2) : Les sœurs Planström : déposition Rémoville », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n27mars1761po2pf.html [Notice publiée le 4 mai 2009].