Monsieur, J'aurois eu l'honneur de repondre à votre premiere lettre dans le moment même de sa reception, s'y vous m'y aviés marqué, comme dans celle que je viens de recevoir, où vous addresser ma reponse. Je vous aurois dit que le journal etoit trop chargé d'extraits et de pieces alors pour y inserer un memoire aussi considerable que le votre. Je ne puis pas même vous dire autre chose pour le present parce que nous sommes encore très surabondants. Si vous persistés donc à vouloir faire paroitre ce morceau dans notre recueil, je prends la liberté de vous conseiller de l'abreger considerablement. Je vous exhorte surtout à y exposer très clairement la nature des experiences que vous voulés indiquer afin qu'on puisse avoir bien les moyens de les verifier, si nous avons de belles gelées après la publication de votre piece. Je n'ai aucune connoissance du systeme de M. Varnier et je n'avois point meme entendu prononcer son nom. Je suis encore moins instruit du nom de votre discoureur, ainsi je ne puis être en etat de faire aucun usage des remarques que vous m'avez communiquées. Je souhaiterois que M. de Mairan et M. l'abbé Nollet qui se sont occuppés de la même matiere que vous puissent etre contents de ce que vous avés à dire sur cette matiere parce que le premier est l'ancien de mes confreres journalistes, et que le second est avec raison fort consideré dans cette compagnie : et qu'ils sont tous les deux des physiciens très estimables. Voilà Monsieur toutes les observations que je suis en etat de faire sur votre lettre, il ne me reste que de vous assurer de l'envie sincère que j'ai de vous obliger. Je suis avec la plus grande consideration Monsieur votre très humble et très obeissant serviteur Clairaut. Paris, rue S[ain]t Avoye vis a vis la rue de Braque24 [novem]bre 1764 (Columbia University, Smith Collection).
Sur le manuscrit, à côté d'une flèche pointant vers la signature, se lit cette annotation : « Jean Baptiste, the father. This letter is in his son's handwriting ». Cette information a été reprise dans le catalogue de la bibliothèque, mais cette lettre est clairement de Clairaut qui agit ici probablement en tant que rédacteur au Journal des sçavans (cf. 19 novembre 1755 (1)).
Courcelle (Olivier), « 24 novembre 1764 (1) : Clairaut écrit à ? », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n24novembre1764po1pf.html [Notice publiée le 3 février 2012].