M[onsieu]r l'abbé Nollet rend compte à la compagnie des experiences du tourbillon d'eau de M[onsieu]r l'abbé de Molieres, qu'il s'étoit chargé de faire chez lui en presence de M[essieu]rs de Reaumur, Clairaut, de Montigny, et d'Alembert [cf. 7 mars 1742 (2)], et il en lit le memoire suivant [qui ne figure pas à la suite] (PV 1742, p. 117).
Le 17 mars : M[onsieu]r l'abbé de Molières lit l'ecrit suivant sur les dernieres experiences et les memoires de M[onsieu]r l'abbé Nollet Sur le memoire de M[onsieu]r l'abbé Nollet du 15 [14 !] mars 1742, contre celui de M[onsieu]r l'abbé de Moliere du 10 decembre 1740. Il y a deux choses à considerer dans nos mémoires, les faits, c'est à dire les expériences, et les raisonnemens sur ces expériences, joints au conclusions que nous en tirons. A l'egard des faits ou des expériences, nous en convenons tous deux également, et nous ne sommes en differend qu'à l'égard des raisonnemens et des conclusions que nous en tirons, qui sont toutes contraires. Quant à moi, je ne m'oppose en aucune sorte, je désire au contraire que le mémoire de M[onsieu]r Nollet soit imprimé à la suite du mien, mais si l'on veut exclure mon mémoire de l'impression, et ne faire imprimer que celui de M[onsieu]r Nollet, je dis que l'Académie ne peut le fait sans commettre une grande injustice à mon égard. Car c'est moi qui le premier ai donné lieu à faire ces experiences ; je les ai executées avant. M[onsieu]r Nollet, comme il paroitra par la lecture de mon mémoire de 1740, et je les raisonnées indépendamment de ses raisonnemens. M[onsieu]r Nolet n'a fait que repeter les mêmes expériences. Je conviens qu'il y en ajouté d'autres, mais je prétends qu'elles ne viennent pas au sujet, et M[onsieu]r Nollet n'a raisonné ces expériences qu'après les raisonnemens que j'ai faits sur elles. Le mémoire de M[onsieu]r Nollet ne peut donc s'entendre si on ne lit le mien ; et c'est contre tout ordre de justice de donner au public des objections contre un mémoire tout en ne lui donnant aucune consistance. Ce sur quoi je demande avant que de travailler de nouveau sur ce sujet, la délibération de la compagnie, car mon temps m'est prétieux, et je ne veux plus travailler en vain (PV 1742, pp. 124-125). Le mémoire de l'abbé de Molières n'a pas été publié. La dispute est évoquée dans HARS 1741, Hist., pp. 1-10, en introduction à (Nollet 41). L'abbé de Molières meurt le 12 mai 1742, Nollet prenant sa place de pensionnaire (cf. 27 juin 1742 (1)).
Abréviations
HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Référence
Nollet (Jean-Antoine, abbé), « Mémoire dans lequel on examine par voie d'expérience, quelles sont les forces et les directions d'un ou de plusieurs fluides renfermés dans une même sphère qu'on fait tourner sur son axe », HARS 1741, Mém., pp. 184-198, 2 pl [Télécharger].
Courcelle (Olivier), « 14 mars 1742 (2) », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n14mars1742po2pf.html [Notice publiée le 8 février 2012].
M[onsieu]r l'abbé de Molières lit l'ecrit suivant sur les dernieres experiences et les memoires de M[onsieu]r l'abbé Nollet
Sur le memoire de M[onsieu]r l'abbé Nollet du 15 [14 !] mars 1742, contre celui de M[onsieu]r l'abbé de Moliere du 10 decembre 1740.
Il y a deux choses à considerer dans nos mémoires, les faits, c'est à dire les expériences, et les raisonnemens sur ces expériences, joints au conclusions que nous en tirons.
A l'egard des faits ou des expériences, nous en convenons tous deux également, et nous ne sommes en differend qu'à l'égard des raisonnemens et des conclusions que nous en tirons, qui sont toutes contraires.
Quant à moi, je ne m'oppose en aucune sorte, je désire au contraire que le mémoire de M[onsieu]r Nollet soit imprimé à la suite du mien, mais si l'on veut exclure mon mémoire de l'impression, et ne faire imprimer que celui de M[onsieu]r Nollet, je dis que l'Académie ne peut le fait sans commettre une grande injustice à mon égard.
Car c'est moi qui le premier ai donné lieu à faire ces experiences ; je les ai executées avant.
M[onsieu]r Nollet, comme il paroitra par la lecture de mon mémoire de 1740, et je les raisonnées indépendamment de ses raisonnemens.
M[onsieu]r Nolet n'a fait que repeter les mêmes expériences. Je conviens qu'il y en ajouté d'autres, mais je prétends qu'elles ne viennent pas au sujet, et M[onsieu]r Nollet n'a raisonné ces expériences qu'après les raisonnemens que j'ai faits sur elles.
Le mémoire de M[onsieu]r Nollet ne peut donc s'entendre si on ne lit le mien ; et c'est contre tout ordre de justice de donner au public des objections contre un mémoire tout en ne lui donnant aucune consistance.
Ce sur quoi je demande avant que de travailler de nouveau sur ce sujet, la délibération de la compagnie, car mon temps m'est prétieux, et je ne veux plus travailler en vain (PV 1742, pp. 124-125). Le mémoire de l'abbé de Molières n'a pas été publié. La dispute est évoquée dans HARS 1741, Hist., pp. 1-10, en introduction à (Nollet 41). L'abbé de Molières meurt le 12 mai 1742, Nollet prenant sa place de pensionnaire (cf. 27 juin 1742 (1)).